Fournisseur des pouvoirs publics, un business risqué

11 Sep 2018 FinanceJuridiqueNews

Avec quelle ponctualité les factures sont-elles réglées dans notre pays? C’est la question que s’est posée Graydon, une société spécialisée dans la collecte d’informations économiques et financières. Pour répondre à cette question, cette société a observé jour après jour le comportement de paiement des entreprises et des pouvoirs publics. Au premier semestre 2018, l’index se situait à 102,6 points (base 2002 = 100), un niveau très acceptable comparé à celui de l’été 2012.

7 factures sur 10 payées dans les délais !

Concrètement, en moyenne, près de sept factures sur dix qui sont envoyées à des entreprises ou aux pouvoirs publics sont acquitées dans les délais, c’est-à-dire dans les 30 jours légaux (ou 60 si les parties sont d’accord), relaie le quotidien L’Echo. Plus interpellant, une facture sur dix est payée très en retard, voire pas du tout.

Du problème de trésorerie à la faillite…

Ces retards engendrent des problèmes de trésorerie pour les entreprises, qui ne sont parfois plus capables de payer leurs propres fournisseurs. Dans certains cas, ces attitudes néfastes engendrent  des faillites en cascade, constate Eric Van den Broele, le directeur du service d’études de Graydon.

Ponctualité différente selon les Régions !

Autre constat : les Régions ne fonctionnent pas exactement de la même manière. Si les entreprises flamandes demeurent légèrement plus ponctuelles, depuis 2015, la Wallonie semble rattraper son retard sur la Flandre et Bruxelles. Autre point positif: la proportion de factures payées très en retard a diminué dans la capitale. « Le creux observé à Bruxelles dans la foulée des événements dramatiques de 2016 est à présent résorbé« , explique Eric Van den Broele.

Une tendance négative

En outre, Graydon remarque une tendance négative dans le chef des pouvoirs publics depuis le deuxième trimestre 2017. À l’époque, les autorités fédérales pouvaient se vanter de régler en moyenne 72% des factures dans les délais. Mais malheureusement, ce score a chuté à 41% au quatrième trimestre 2017. Au premier trimestre 2018, les statistiques montrent une remontée à 73% avant de reculer à 65% au deuxième trimestre.

« Ce sont les scores les plus faibles depuis 2008. Le problème est particulièrement aigu au SPF Justice, aux Finances, au SPF Emploi et à la Défense » précise encore Eric Van den Broele.

Le spécialiste ajoute que les pouvoirs publics ont des comportements somme toute assez devinables: généralement très ponctuels en début d’année, la situation se détériore quand les caisses commencent à se vider…

Dans le Top 5 européen des + mauvais payeurs !

Autre son de cloche : en 2017, l’European Payment Report d’Intrum Justitia, le groupe européen de Credit Management Services, indiquait que l’État belge figurait dans le Top 5 des pays européens qui ajournent le plus les paiements aux entreprises travaillant pour eux.

Si l’on en croit les données de son rapport annuel, mené auprès de 29 pays européens et dans pas moins de 10.468 entreprises, dont 669 belges, l’État belge fait partie des plus mauvais payeurs pour régler les factures aux entreprises opérant sur son territoire national. Dans le Top 5 des pays retardataires, aux cotés de la Belgique, on retrouve la Grèce, l’Espagne, l’Italie et le Portugal.

Plus d'actualité

Retour aux actualités