Chaque faillite est une faillite de trop. En 2020, 7.935 entreprises ont déposé le bilan, soit une diminution de 33% par rapport à l’année précédente. Un chiffre qui doit nous inciter à l’optimisme ? Pas nécessairement. Car les mesures massives de soutien COVID-19 du gouvernement fédéral et le moratoire sur les faillites des entreprises ont, de fait, biaisé les statistiques.
Constat troublant, le nombre total des faillites est anormalement bas par rapport à 2019. Selon les chiffres communiqués par le bureau d’informations économiques et financières Graydon, ‘seules’ 7.935 faillites d’entreprises ont été prononcées par les tribunaux belges au cours de l’année 2020. Si l’on compare avec les chiffres de 2019, c’est 33% de moins.
La vague de dépôts de bilan attendue durant la deuxième moitié de l’année, n’a pas eu lieu…
Un paradoxe qu’explique Eric Van den Broele, le directeur Research & Development chez Graydon : « Dans des circonstances normales, nous serions ravis de ces chiffres. Nous n’avons jamais rapporté aussi peu de faillites sur les 10 dernières années… Malheureusement, ces chiffres optimistes masquent ceux bien moins réjouissants que nous signalent les entrepreneurs. C’est le calme avant la tempête attendue en 2021. Ces données ne disent rien sur la réalité de l’économie. »
Moratoire temporaire sur les faillites d’entreprises
Constat principal : les aides publiques ont très fortement absorbé l’impact du choc Covid-19 sur le risque de défaillance des entreprises. Pour rappel, afin d’éviter que des entreprises, des PME, des indépendants ou des titulaires de professions libérales ne soient contraints de mettre la clé sous la porte, le gouvernement fédéral a pris, lors de la première et de la seconde vague de Covid-19, une série de dispositions. Parmi elles, le moratoire sur les faillites : une procédure de « gel » partiel des faillites visant à protéger les entreprises qui avaient gravement souffert de la crise et qui risquaient le défaut de paiement. Grâce à cette mesure, une cascade de faillites a pu être évitée lors de l’année 2020.
Presque 20.000 emplois perdus
Autre résultat qui ressort de cette enquête : l’année passée, 19.035 emplois au total ont été supprimés suite aux déclarations de faillites d’entreprises. Par rapport à 2019, cela représente 11,4% de moins. Parmi les plus importantes faillites, on peut citer : Swissport Belgique (1.022 emplois), Brantano (698) ou encore Mega World (462).
Secteurs les plus violemment touchés
Sans surprise, les secteurs les plus impactés par les faillites sont ceux de la construction et de l’Horeca. La vente au détail souffre aussi durement de la crise, c’est d’ailleurs dans ce secteur que le plus grand nombre d’emplois sont en danger.
Géographiquement, c’est dans la province d’Anvers que l’activité économique a le plus souffert de la pandémie, comptabilisant 1.411 faillites. Suivent ensuite les provinces de Flandre Orientale (910) et de Liège (711).
A l’inverse, c’est en province de Luxembourg que les entreprises ont le mieux tenu le choc (faillites en baisse de 49,5%). En Brabant flamand, la baisse est moins spectaculaire (-15,9%).
Le dernier moratoire sur les faillites court jusqu’au 31 janvier 2021. Si personne ne peut prédire ce qui arrivera dans les prochaines semaines, il est déjà manifeste que l’impact économique de la COVID-19 variera sensiblement selon les branches d’activité.
Notre message aux entrepreneurs pour 2021 ? Le monde ne sera plus jamais comme avant. Ayez une vue créative, foncez et oubliez les médias. Les crises peuvent devenir des opportunités !