6 entreprises sur 10 en mode télétravail. Le monde du travail plus jamais le même ?

26 Mar 2020 RH

Depuis une dizaine de jours, des dizaines de milliers d’employés et d’indépendants ont déserté les bureaux de leur entreprise pour rentrer travailler chez eux. Pour certains experts, le monde du travail en sera à jamais transformé…

Le télétravail, marginal jusqu’il y a peu est devenu la norme et une obligation pour des centaines de milliers de Belges et d’Européens. Cette pratique a augmenté exponentiellement depuis l’introduction de mesures pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, révèle une étude publiée mercredi par le prestataire de services RH Acerta et relayée par plusieurs quotidiens.

Une pratique qui pourrait perdurer

Mais ces nouvelles habitudes ne sont-elles que temporaires ? Ou annoncent-elles de profonds changements au sortir de cette crise majeure ? « La réticence envers le télétravail pourrait ne pas survivre à la crise » du coronavirus, indique Acerta, qui estime que la multiplication soudaine du nombre de télétravailleurs pourrait avoir une influence à long terme. Ce n’est qu’une hypothèse mais maintenant que patrons et employés ont goûté aux avantages (et aux inconvénients) du système, il se pourrait que la pratique perdure sur une base partielle et librement consentie.

Six entreprises sur dix

Ce qui est certain, désormais, c’est que la part d’employeurs qui ont introduit ou assoupli le télétravail en leur sein a quadruplé en une semaine depuis la mi-mars, note Acerta. Plus de six entreprises sur dix y ont désormais recours. « L’augmentation est logique car l’appel du gouvernement était clair: introduisez le télétravail là où c’est possible », souligne Amandine Bosseret, experte au sein d’Acerta Consult. « Au départ ce n’était qu’une recommandation, c’est désormais une obligation, sous peine de sanction. » Mais cette lame de fond statistique pourrait emporter toutes les vieilles habitudes, une fois que le tsunami de Covid-19 se sera retiré.

Adapter ses pratiques

Pour les sociétés qui étaient déjà partiellement adeptes du télétravail, le pas n’a pas été très difficile à franchir. Pour les autres, par contre, il a fallu mettre au point des procédures et les appliquer, parfois dans l’urgence. « Au niveau informatique par exemple, mais aussi en ce qui concerne les contrats de travail, les règles de fonctionnement, les temps de disponibilité, les charges supplémentaires… », notent les experts d’Acerta.

Devant l’urgence de la situation, l’application pratique du mode télétravail devance même parfois la signature de conventions en bonne et due forme, prévient cependant la spécialiste.

Mais attention, encadrer ces nouvelles pratiques par écrit est un must absolu pour éviter les conflits au sein de l’entreprise. Des conflits qui pourraient naître plus tard, lorsque les personnes seront habituées à ce nouveau rythme.

Retour en arrière impossible ?

L’évolution était déjà visible avant la crises, mais la situation de confinement a considérablement accéléré le mouvement en faveur du homeworking, selon Acerta. « La réticence envers le télétravail pourrait, tant pour les employeurs que pour les travailleurs, être surmontée après le coronavirus », conclut Madame Bosseret.

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